Doussou Condé à New York: « je reproche au colonel Mamadi Doumbouya son manque de poigne »

Mme Sanoh Doussou Condé, activiste guinéenne en Amérique du Nord,  faisait partie des Guinéens qui se sont mobilisés à la faveur de la visite du président de la transition colonel Mamadi Doumbouya à New York pour prendre part à la 78è session ordinaire de l’Assemblée générale de l’ONU.

« Vous m’avez trouvée dans le camp de l’opposition non? Malgré que j’ai porté une tenue pour venir soutenir le CNRD, je suis venue pour soutenir la Guinée, mon pays, qui a eu l’honneur d’être invité à une grande session comme ça. Il est de mon devoir de venir soutenir mon pays, vous comprennez bien ? Cette tenue là je l’ai eu par l’intermédiaire de ma protégée qui est l’épouse du ministre des Mines. C’est elle qui est venue distribuer ces tenues à tout le monde. Puisqu’elle est ma protégée, elle m’a demandé, sœur Doussou Condé, prends cette tenue-là. J’ai dit : je ne veux pas la porter parce que je suis simplement Guinéenne. Elle me dit : prends pour nous soutenir, pour soutenir mon mari. Elle a commencé de dire, j’ai dit il n’y a aucun problème, je prends. Je l’ai porté, mais Dieu sait que mon cœur est guinéen », a-t-elle confié à Mediaguinee devant l’imposant siège des Nations Unies. Avant de marteler ce qu’elle reproche au président de la transition : « Je reproche au colonel Mamadi Doumbouya, le manque de poigne. L’homme que j’ai vu le 5 septembre 2021, le message qu’il a lancé et l’homme que je vois aujourd’hui est différent. Et j’ai peur, parce que Alpha Condé aussi était comme ça, il y a eu un groupe qui l’a pris en otage, il ne savait même plus ce qui se passait chez le bas peuple.  Et c’est la même chose qui se répète aujourd’hui avec le colonel Mamadi Doumbouya, c’est très grave… Je lui demande, comme il y a eu une évaluation non, il y a eu des médiocres, des passables et des excellents. Mais les médiocres et les passables n’ont qu’à dégager. Il y a plein de Guinéens qui sont capables d’aller mouiller, tout le monde est ministrable pour changer profondément. Mais paradoxaleblement eux tous, ils sont habitués au luxe aujourd’hui. Ils sont tous devenus brillants, beaux. Il y a d’autres mêmes qui parlent de politique, étant membre du gouvernement, le phénomène, Ousmane Gaoual…Je demanderai au peuple de Guinée d’être serein, je comprends leur souffrance. La majorité souffre aujourd’hui, quand j’ai vu l’image de Boffa, j’étais sidérée. Je sais que la majorité souffre, j’ai de la famille là-bas. Les gens m’appellent de partout. Chaque fois je l’appelle, il me dissuade non c’est pas comme ça, ils ont aggravé. Je ris, je le comprends. Mais je dirais au peuple de Guinée, qu’il y a à l’horizon le bonheur, bientôt. Vous savez depuis le 26 mars ,jour pour jour, il y a 40 ans que le feu président Ahmed Sékou Touré est parti, et un changement va commencer en Guinée à partir du 26mars 2024. Les mentalités, le comportement et le patriotisme reviendront. Nous allons redémarrer avec une nouvelle révolution, cela est clair. Chaque 40 ans, même les Juifs, leur combat a tenu 40 ans pour qu’ils soient ce qu’ils sont devenus. Et je crois que dans mon pays la Guinée, acceptons tout ça. Vous avez vu un moment donné Boris Eltsine en Russie c’était la merde, la Russie était la risée du monde occidental.  Mais il y a un Poutine aujourd’hui qui est venu rétablir l’ordre. Moi, mon réveil et mon souhait est que c’est Mamadi Doumbouya qui commence à rétablir l’ordre là. Mais ils sont en défaillance aujourd’hui. Je le dis sans passion. Le militaire que j’aime le mieux sur cette terre-là qui est mon fils est dans ce gouvernement.  Mais à l’heure où je vous parle le colonel Mamadi Doumbouya n’a qu’à se redresser. Soyons sérieux, soyons très sérieux, ce sont des gens qui sont morts, il ne doit pas échouer. Alors si aujourd’hui je vois les mêmes pratiques : vol, pillage, trafic d’influence, le luxe, aimer l’argent facile, c’est du n’importe quoi.  Tout récemment, qu’on a pris 3 millions de dollars à l’aéroport, dans un pays où 80% de la population ne mangent pas 3 fois par jour. D’où vient cet argent ? Je sais que c’est l’argent de la drogue, mais je sais.  Mais qu’est-ce que je me dis quand j’ai lu ça? Peut-être ceux-là qui sont à l’aéroport, cette fois-ci, ils n’ont pas eu le petit cadeau. Ce n’est pas une première. Je suis très triste, profondément triste surtout maintenant quand je vois un peuple divisé, d’autres crient avec les photos de nos morts, nos enfants, d’autres dansent avec le tam-tam, ça me fait très mal ».