Maires interdits de sortie du pays : « on fait croire que les maires sont des voleurs, alors que tel n’est pas le cas » (maire de Labé)

Rappelons d’abord que c’est lors du lancement des travaux de l’atelier de formation des magistrats ; des greffiers de la police judiciaire, le lundi 12 février dernier que le ministre de la Justice et des Droits de l’homme a fait cette annonce. Dans son speech, Alphonse Charles Wright affirme avoir instruit au procureur spécial de la CRIEF l’instruction de la poursuite et l’interdiction de sortie du territoire des maires et la saisie de leurs documents de voyage. Interrogé ce mercredi sur cette décision, le maire de la commune urbaine de Labé, dit ne se reprocher de rien.

« Dans le cadre de la recevabilité, un maire ne doit pas avoir peur d’être contrôlé. Mais c’est la façon, actuellement ce que je déplore, nos familles sont traumatisées parce qu’on est en train de nous appeler partout, ils estiment que nous sommes harcelés. Quand on dit que nous sommes interdits de sortir du territoire, quand on dit qu’on va retirer nos documents de voyage, alors que nous ne nous reprochons pas quelque chose. Pour nous, il y a une procédure, il y a des institutions chargées de contrôler les collectivités. La commune de Labé a été auditée par la cour des comptes. Nous avons notre rapport définitif, pendant un an et demi, nous étions en train d’être audités. Donc ce n’est pas un autre contrôle qui va nous faire peur. Mais ce que nous souhaitons que la procédure respecte la dignité, parce qu’aujourd’hui c’est comme si les maires sont considérés comme des voleurs alors que tel n’est pas le cas. Même si le code des collectivités exige que les conseillers communaux rendent compte, nous sommes prêts à respecter ce principe. Mais nous déplorons le fait qu’on soit en train de nous stigmatiser. Partout on raconte comme si les maires sont des voleurs, je déplore cela. On n’a peur de rien sauf de Dieu « , s’exclame Mamadou Aliou Laly Diallo.

Selon le maire de la commune urbaine de Labé, depuis leur prise de fonction en 2018, ils n’ont pas reçu une subvention de la part de l’Etat. Tout de même ils ont réalisé plusieurs infrastructures sur fonds propres et d’autres sont en gestation.

« Depuis qu’on a été élu, on a reçu zéro franc comme subvention de l’Etat. Nous à Labé, nous sommes fiers de notre bilan. On a construit un centre de santé à Safatou 2, aujourd’hui nous avons fait la pose de la première pierre pour la construction du deuxième centre de santé, nous avons rénové le complexe scolaire de Hoggo-M’Bouro, du primaire au lycée, on a construit une école à Doghol Dayebai, nous avons rénové la première école française de Labé, l’école primaire de Kouroula, créée en 1901, nous avons fait une clôture de 700 linéaires, nous avons construit un bâtiment à l’intérieur sur fonds propres de la commune. Nous sommes en train d’achever une station de traitement de déchets qui est à 95 %. Nous avons obtenu le financement du barrage de Manga-Labé. Dans le cadre de la coopération décentralisée, la commune de Labé est la première. J’ai été le seul maire de Guinée a être invité au sommet Afrique –France en 2021, ce n’est pas un hasard il ne faudrait pas qu’on oublie tout ça. Il y a les communes de Kindia, Boffa, de Maneah et Dubreka qui sont toutes venues à Labé, pour s’inspirer de notre modèle », affirme M. Diallo.

Dans la foulée, le maire de Labé dit n’avoir peur de rien. « Nous, on n’a peur de rien. J’ai été déjà contrôlé. Je suis prêt à être auditionné par rapport à ma gestion. Mais je déplore que nous soyons stigmatisés. On vient même d’arrêter les écritures, l’inspection des finances vient de quitter la mairie de Labé, nous avons arrêté les budgets et tout. Nous on est prêt à être auditionné » conclut-il.

Tidiane Diallo

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