Eau et assainissement : les 92èmes Assises du Conseil scientifique et technique ouvertes à Conakry

Quelles stratégies de financement pour un accès universel à l’eau potable et aux services d’assainissement pour tous? C’est autour de ce thème central que des experts et techniciens en eau et assainissement, réunis en Association Africaine de l’Eau et de l’Assainissement (AAEA) et venus de 14 pays, vont apporter des réflexions du 27 au 29 novembre 2023. L’idée est de se pencher sur les meilleures approches à mettre en place devant faciliter l’obtention de cette denrée. Ces assises qui se tiennent en prélude au congrès sur l’eau prévu au mois de février 2024 en Guinée, revêtent une importance cruciale pour une nation considérée comme le Château d’eau de l’Afrique de l’Ouest.

Dans son discours, le Directeur général de la Société des Eaux de Guinée ( SEG), a souligné que la transformation de cette eau brute en ressource d’eau potable accessible à tous demeure un défi majeur. C’est pourquoi il sera impératif, selon Aboubacar Camara, d’élaborer les solutions financières innovantes et durables.

« À l’heure actuelle, le secteur de l’eau requiert un investissement massif de l’ordre de deux milliards sept cent millions de dollars américains (2.700.000.000) pour l’eau potable et l’assainissement en milieu urbain. Cela est issu du forum de l’eau organisé cette année en Guinée. Malgré la volonté affichée de l’État de soutenir cette initiative, le schéma traditionnel de financement, généralement proposé par les bailleurs classiques, ne parvient pas à combler ce besoin criard. Il est donc impératif, que nous repensions nos stratégies afin de revitaliser et de catalyser le développement de ce secteur vital », a-t-il souligné.

Le Conseil scientifique et technique, pierre angulaire de réflexion et d’orientation stratégique au sein de cette association, se réunit à Conakry dans le cadre de ces assises afin de partager ses découvertes, ses recommandations et ses visions.

Aux dires du DG de la SEG, il sera question d’explorer, débattre et collaborer pour générer les solutions innovantes et des modèles de financement adaptés à la réalité africaine.

« Nous sommes convaincus que ces échanges et cette collaboration aboutiront à des avancées significatives dans la réalisation de l’accès universel à l’eau et à l’assainissement», a espéré M. Aboubacar Camara.

L’accès à l’eau potable et à l’assainissement est le 6éme objectif du développement durable, a rappelé le président de Conseil Scientifique et Technologique (CST). Pour atteindre cet objectif, selon Dr Papa Samba Diop, il est d’une nécessité de faire un investissement important et des statuts de financement durable.

« Les financements sont non seulement essentiels pour améliorer la qualité de la vie des populations, promouvoir le développement durable mais contribuer également à la réalisation de cet objectif. C’est aussi une occasion pour redonner à la femme sa position naturelle. À lui donner de l’espace qui lui revient, pour qu’elle joue le rôle de premier plan dans le secteur de l’eau, de l’assainissement et de l’hygiène(…) C’est pourquoi nos travaux durant ces jours, doivent être le catalyseur du changement positif que nous cherchons à réaliser, parce que nous avons les engagements envers le bien-être des populations. D’où nos travaux ne seront pas uniquement les simples discussions, mais également, notre capacité de traduire cela en pratique. Je sais qu’ensemble nous avons ce pouvoir de faire la différence», a-t-il mentionné

Représentant le ministre Aly Seydouba Soumah hors du pays pour des raisons professionnelles, la cheffe de cabinet du département de l’Energie, de l’Hydraulique et des Hydrocarbures, devant ces acteurs d’eau, a confié que selon une publication de l’ONG « Watergate », plus d’un tiers (1/3) d’Africains n’ont toujours pas accès à l’eau potable, tandis que 70% vivent dans des zones qui manquent d’assainissement. C’est pourquoi, dira-t-il plus loin, qu’ils sera question de partager avec les experts durant ces jours, les meilleures approches et stratégies à mettre en place pour faciliter l’obtention de cette denrée à toute la population.

« La République de Guinée, en dépit de son potentiel hydrique, suit des efforts significatifs dans la recherche des résolutions d’eau potable et d’assainissement. Tenant compte de cette situation, les nouvelles autorités de la transition, à la tête Monsieur le Chef de l’État, ont pris soin afin de faire en sorte que l’accès aux populations à l’eau potable et à un environnement sain soit une priorité. Vous conviendrez donc avec moi que l’organisation d’un congrès de  l’AAEA en Guinée au mois de février 2024, vient en droite ligne avec les objectifs fixés par le Gouvernement guinéen, tel que renforcer le réseau avec les spécialistes au niveau international, apporter des conseils idoines et l’orientation de la direction exécutive pour l’atteinte de ces objectifs. C’est pour dire que je réjouis d’ouvrir aujourd’hui une réunion sur l’eau en Guinée, surtout pour une instance importante pour le comité scientifique et technologique de l’AAEA. Alors,  chers scientifiques ici présents, nous vous félicitons pour les efforts déjà accomplis et nous vous encourageons à persévérer dans ce sens (…). C’est sur cette note d’espoir que je déclare ouvertes ces 92èmes journées», a déclaré Mme Lima Bah.

Il faut rappeler que c’est par un sketch sur le manque d’eau dans les quatre régions naturelles du pays que le ton a été donné à ces assises. À l’issue dudit sketch, des engagements ont été pris par le conseiller principal du Président de la République, en même temps président du Conseil d’Administration de la SEG, M. Bocar Baïla Ly, a dans sa communication, promis au nom des nouvelles autorités, d’approvisionner en eau potable, les différentes villes du pays.